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Languedoc-Roussillon : un marché hyper-sensible à l’activité des investisseurs

Le contexte de marché et l’arrêt du Pinel viennent chahuter les ventes dans une région historiquement dynamisée par les ventes à investisseurs. Analyse des données au tournant 2024-2025.

Clemence Peyrot

Publié le 06/05/2025

 

L’ex-région Languedoc-Roussillon a été fortement impactée par la crise, avec des volumes de mises en vente qui diminuent dès la fin 2019 et des ventes en baisse à partir de la fin 2022, fruit de l’effet ciseau entre les niveaux de prix et la hausse brutale des taux d’intérêt.

Année 2024

Mises en vente toujours en baisse, ventes en légère hausse

L’effondrement des mises en ventes s’est poursuivi en 2024 avec 2.760 logements dénombrés (-17 % versus 2023, -45 % vs 2022, -58 % vs 2018).

L’année a en revanche enregistré un léger rebond des ventes par rapport à l’année 2023, qui les avait vu s’écrouler : 2.725 ventes en 2024 contre 2.410 en 2023 (soit +13 %, -35 % vs 2022, -58 % vs 2018). Le rebond de l’année passée reste donc très relatif.

En parallèle, les ventes en bloc ont connu une croissance à partir de 2022. Elles ont constitué un relais de commercialisation majeur pour des opérations dont la plupart étaient initialement destinées à la vente au détail.

Le dernier sursaut des ventes à investisseurs en Pinel

Un des facteurs explicatifs du léger rebond des ventes réside dans la vente à investisseurs. En Languedoc-Roussillon, ces derniers avaient largement été impactés en 2023 par des conditions bancaires et de prix de vente empêchant les acquisitions pour le profil des investisseurs en Pinel, ou rendant l’investissement peu intéressant (comparativement à d’autres produits d’investissement).

D’ailleurs, fait exceptionnel, l’année 2023 a connu une part majoritaire de ventes à occupant sur la région (52 %), ce qui n’avait jamais été observé depuis plus de 20 ans.

La conjoncture s’étant légèrement améliorée en 2024 et la fin du dispositif Pinel approchant, les ventes à investisseurs sont en hausse par rapport à l’année précédente (+30 %). Leur part est ainsi redevenue majoritaire avec 56 % des ventes. Les acquéreurs occupants peinaient encore à trouver des financements bancaires permettant l’achat et les niveaux de prix n’ont pu s’ajuster aux capacités d’acquisition des ménages, grevées par des taux à 3,5 %-4 %.

Premier trimestre 2025

Un effet « 1er trimestre » très accentué

Sur les vingt dernières années, on observe habituellement un premier trimestre moins dynamique en termes de ventes que le dernier trimestre de l’année précédente, toutes clientèles confondues (sauf les 1ers trimestres 2009 et 2021, lendemains d’années de crise).

Ce phénomène est particulièrement marqué au premier trimestre 2025 avec une diminution du volume de vente de -44 % par rapport 4e trimestre 2024. Un retrait plus conséquent encore qu’au début 2020 (-39 % versus 4e trimestre 2019). Le 1er trimestre 2025 connait ainsi le 2e plus fort retrait depuis plus de 20 ans (après celui de 2012).

Illustration - évolution des ventes, languedoc-Rooussillon
évolution des ventes, languedoc-Rooussillon

Source : Observatoires ADEQUATION, Région LR, ventes nettes détail tous segments confondus, 1T2019-1T2025.

 

Chute de la part des investisseurs : 16% au 1er trimestre 2025

Le dispositif Pinel s’est éteint à la fin de l’année 2024 et les mesures ou dispositifs censés soutenir la production de logements, ou du moins leur commercialisation, n’ont démarré qu’au 2e trimestre 2025 (élargissement du PTZ, mise en œuvre du LLI « privé »).

Le premier trimestre 2025 ne pouvait donc être favorable à une région où l’activité immobilière a été historiquement portée par le dispositif Pinel (80 % des ventes portées par les investisseurs en 2010, entre 60 % et 68 % entre 2015 et 2021). Le faible volume de ventes observé sur les trois premiers mois ne compte que 16 % de ventes à investisseurs.

Les ventes à investisseurs étaient également minoritaires aux premiers trimestres entre 2022 et 2024, mais dans une moindre mesure (entre 47 % et 49 %).

Les ventes à occupants sont, en nombre, légèrement supérieures à celles du T1 2024 et se maintiennent par rapport au T2 2023.

Des marchés secondaires qui s’effacent

Enfin, l’Hérault porte sur ce premier trimestre près de 9 ventes sur 10 sur l’ex-région (12% en cumulé pour l’Aude, le Gard et les Pyrénées-Orientales). Ce département est certes toujours largement majoritaire et cette part porte sur des volumes très faibles, mais un tel poids relatif n’avait jamais été connu depuis plus de 20 ans. Au sein de l’Hérault, ce sont 7 ventes sur 10 qui ont été réalisées dans la métropole de Montpellier.

La dynamique des marchés dits « secondaires », soutenue pour partie par les ventes en Pinel, sera à regarder de près dans les mois à venir. Dans le contexte de redéfinition des marchés et des commercialisations que nous connaissons, il se pourrait que les ventes soient encore davantage portées par la métropole principale de la région, Montpellier.

Le deuxième trimestre amorce généralement un rebond (avec une exception récente en 2020). Les annonces et outils de commercialisation déployés depuis le 1er avril permettent de l’espérer, dans des volumes qui resteront néanmoins faibles, à l’instar de ce qui peut être présagé pour 2025.


©pexels-adrien-olichon

17.000

C’est le – faible - nombre de logements mis en vente en promotion immobilière entre le 1er janvier et le 31 mars 2023 en France. Un volume en recul de -27% par rapport au 1er trimestre de l’année dernière.

Ce chiffre est un indicateur avancé issu du FIL Résidentiel. Il permet de mesurer les tendances et sera à confirmer dans les prochaines semaines par les statistiques publiées par les Fédérations Professionnelles.

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/ Tendance
avr 2023

Ré-enchanter le logement collectif

Mickaël Merz, Président de Sporting Promotion

À Saint-Martin-du-Touch (Toulouse), la complicité d'un architecte et d'un promoteur a offert à une vingtaine d'acquéreurs la possibilité de personnaliser la façade de leur appartement. Mickaël Merz, président de Sporting Promotion, tire les enseignements de cette expérience originale.

-37%

C’est la tendance enregistrée sur les réservations de logements neufs au 1er trimestre 2023 par rapport au 1er trimestre 2022. Une chute qui s’accentue sur ce début d’année.

Ce chiffre est un indicateur avancé issu du FIL Résidentiel. Il permet de mesurer les tendances et sera à confirmer dans les prochaines semaines par les statistiques publiées par les Fédérations Professionnelles.

9.200

C’est le volume de logements vendus en promotion immobilière entre le 1er janvier et le 28 février 2023 en France. Ce total était de 19.700 logements sur la même période en 2019  et de 15.850 logements en 2021.  

Indicateur avancé issu du FIL Résidentiel – ADEQUATION 

/ Décryptage
mar 2023

Logement neuf : une année noire en 2022

Rien ne va plus sur le front du logement neuf, où les conditions défavorables s'empilent inexorablement. Après une année 2022 de forte contraction des volumes, pas de reprise en vue pour 2023.

Simon Chapuy

24%

C’est la part des principales agglomérations françaises qui n’ont enregistré aucun nouveau programme neuf mis en vente sur les deux premiers mois de l’année 2023. Une proportion jamais atteinte depuis mai 2020 et le premier confinement de la crise sanitaire. 

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/ Regard
mar 2023

Accession abordable dans l'existant : le BRS utile a plus d'un titre

Arnaud Cécillon directeur général Rhône Saône Habitat

Rhône Saône Habitat est une coopérative HLM exerçant trois métiers autour du logement social et abordable – bailleur, promoteur et syndic – dans la métropole de Lyon et le département du Nouveau Rhône. Elle a aussi créé le premier organisme de foncier solidaire rhônalpin, ORSOL, avec les coopératives Savoisienne Habitat et Isère Habitat.

- de 1.500

C’est le nombre de ventes réalisées en janvier 2023 auprès d’investisseurs en immobilier neuf : le volume mensuel le plus faible depuis avril 2020, mois marqué par le 1er confinement de la crise sanitaire.

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31

C’est le nombre moyen de jours de relocation d’un logement locatif en France, en janvier 2023. Une durée en baisse de -13% par rapport à janvier 2022, signe d’une tension accentuée sur les marchés locatifs depuis 12 mois.

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