"Le BRS doit nous permettre de remettre les ménages en mouvement"

Directeur de l'EPFL de Haute-Savoie et de la Foncière de Haute-Savoie, Philippe Vansteenkiste témoigne de l'effet bénéfique du BRS dans sa région. Interview.

Équipe ADEQUATION

Publié le 30/08/2021

 
Philippe, Vansteenskiste, Directeur de La Foncière 74 et de l'EPF 74

Créée en 2018 sous la forme d'un GIP agissant en coopération avec l'EPFL, La Foncière de Haute-Savoie intervient dans la production de logements en BRS et la revitalisation d'immobilier d'activité. Son Directeur, Philippe Vansteenkiste, également Directeur de l'EPFL de Haute-Savoie, nous livre sa vision du BRS et de sa mise en oeuvre sur son territoire. 

Quels sont les objectifs de La Foncière de Haute-Savoie en regard des besoins du territoire ?

En Haute-Savoie, les écarts de revenus avec la Suisse et le travail transfrontalier ont rendu le logement inaccessible aux classes moyennes, au point que beaucoup de postes de cadres moyens, fonctionnaires ou personnels de santé ne sont pas pourvus pour cette raison. Ils ne trouvent pas de logements compatibles avec un salaire haut-savoyard. Face à cela, notre objectif est de faciliter les parcours résidentiels des ménages de la classe moyenne. Le BRS le permet doublement car les logements restent abordables à chaque mutation (contrairement au PSLA) et les ménages se constituent un patrimoine qui leur permet de bouger

Dans la mise en oeuvre, à quoi êtes-vous  attentif ?

De plus en plus d’élus sont convaincus de l’intérêt du BRS et les bailleurs sociaux viennent nous voir pour transformer des projets conçus en PSLA. C’est très encourageant car la « mise en mouvement » escomptée suppose une offre relativement massive, qui n’existe pas aujourd’hui dans le segment social. Pour autant, le BRS n’a pas sa place partout. Nous devons viser cet effet de masse en nous concentrant sur le bon type de population et les bons secteurs géographiques, ce qui exige des études de marché très fines. L’entretien des logements dans la durée est indispensable au maintien de la confiance. Créer de futures copropriétés dégradées, qui empêchent tout mouvement, serait l’exact opposé de ce que nous cherchons à faire. Nous préférons donc amortir nos emprunts assez tôt, afin de pouvoir aider les ménages à réinvestir dans des travaux d’entretien en temps utile. Autre idée importante, le BRS peut servir à recréer des liens entre logement et activité économique. Nous sommes en train d’étudier des partenariats avec des employeurs : en échange d’un apport en fonds propres à la Foncière, leurs salariés pourraient être prioritaires pour l’accès à des logements en BRS qui, autre avantage évident, seraient construits à proximité de leur emploi


© charlota-blunarova - Unsplash

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