L’année 2019 a-t-elle été aussi difficile qu’annoncé ?
Alors que certaines métropoles dynamiques comme Nantes, Rennes ou Bordeaux montrent une tension sur les mises en vente, qu’en est-il de la métropole lyonnaise ? La hausse continue des prix a-t-elle définitivement évincé les primo-accédants ?
Dès la mi-année, la FPI rappelait, chiffres à l’appui, que les volumes de permis de construire délivrés chutaient de 20 à 25 % durant les 3 années précédant les élections.
A ce petit jeu, la métropole lyonnaise -et en fait l’ensemble d’Auvergne-Rhône-Alpes- s’en sort plutôt pas mal. Certes, les volumes de mises en vente et de ventes restent faibles (moins de 4 000 lots sur 9 mois), par rapport au pic de 2017… mais la fin de l’année 2019 aura permis une reprise des mises en vente (+ 8,8 % sur les 9 premiers mois de l’année), un bon signe pour 2020. Les grands projets : Part-Dieu, ou encore les 8 300 logements neufs prévus dans le cadre de l’ANRU et l’adoption du PLUi-H en mai 2019 permettent d’espérer un regain de dynamisme sérieux après les élections.
Ce qui inquiète davantage, à Lyon, ce sont les prix.
Après une période relativement calme à la sortie de 2011 et jusque 2015, durant laquelle certains continuaient à prophétiser la chute et le « retour à la normale » d’avant les années 2000, les prix ont recommencé à bondir. Dans l’ancien, le phénomène s’est renforcé depuis 2016 (+ 6 % sur 2019 par rapport à l’année 2018, d’après les données des Notaires). Pour le neuf, c’est l’accélération d’une hausse continue qui étonne. L’observatoire ADEQUATION enregistre ainsi une évolution de + 6 % entre le 9 premiers mois de 2018 et ceux de 2019. Soit 4 670 €/m² dans le collectif, hors parking et en moyenne dans la Métropole, et 5 680 €/m² dans Lyon.
Pendant ce temps, les loyers stagnent.
12,8 €/m² en moyenne à la relocation selon Clameur. De quoi rebuter les investisseurs ? On pourrait croire, en effet, que la dégradation de la rentabilité locative qui en découle aurait de quoi les refroidir. Face à d’autres placements financiers guère reluisants, l’immobilier reste toutefois une valeur sûre, d’autant plus dans un marché qui reste sain et robuste. Le volume de ventes à investisseurs dans le neuf a encore augmenté de 6 % cette année.
Et les occupants ?
La hausse des prix accompagne un accroissement du nombre d’acquéreurs occupants (+ 7,7 % cette année). On peut se demander jusque quand… ou se demander qui a encore les moyens d’acheter. On remarquera alors que le marché de la promotion neuve s’est décalé vers les plus riches. Aujourd’hui, ce sont les ménages de secundo-accédants, dont les revenus commencent au 6e décile, qui peuvent acheter un appartement familial… et encore s’agit-il d’un 3 pièces (284 000 € en moyenne) plutôt que d’un 4 ou 5 pièces.
Reste à espérer que plan 3A et OFS, dont certains sont en cours de création dans le sillage de l’OFS métropolitain, sauront tenir leurs promesses.
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