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L'immobilier locatif touristique : une rentabilité élevée favorisant une croissance forte

ADEQUATION a consacré l’un de ses trois wébinaires du Printemps du Conseil Immo à l’immobilier locatif touristique. En voici quelques enseignements, pour certains inattendus. 

Julien PAVIE

Publié le 09/06/2025

 

La vente de nuitées touristiques via des plateformes telles que AirBnB, Booking ou Abritel connaît une forte croissance au point que les logements concernés ont atteint un nombre équivalent à 1/7 du parc locatif privé.

Ainsi, on dénombrerait 960.000 annonces en meublés de tourisme en France en 2024 dont :

À comparer à :

  • 7,2 millions de logements en locatif privé (INSEE)
  • 5,4 millions de logements locatifs sociaux (DHUP)

Le parc est évidemment plus développé dans les régions touristiques, mais l’activité s’est répandue sur l’ensemble du territoire. AirBnB annonçait d’ailleurs récemment que le tiers de « son » parc se trouve en zone rurale.

Illustration - carte de France
carte de France

Sources : Rapport Le Meur (Assemblée nationale), Ministère chargé du logement, AirBnB

Ce marché se professionnalise rapidement, comme le montre notamment le nombre croissant des « multi-loueurs ». L'Institut Paris Région a réalisé une étude démontrant que 38 % des annonces Airbnb en Ile-de-France sont le fait d'hôtes possédant plus de 2 logements, contre 29 % en 2018. Selon Airdna (Analyses statistiques de la location courte durée en France), les services de conciergerie seraient à l’origine de 14% des locations saisonnières et génèreraient 20 % du chiffres d'affaires total.

Le rendement locatif est rendu intéressant par des loyers nettement plus élevés que ceux de la location de longue durée. Cet avantage peut se vérifier y compris en cas de forte saisonnalité, quand les logements ne sont réellement loués que quelques mois par an : la moyenne annuelle reste avantageuse, et ce même en déduisant les frais de ménage et de conciergerie. 

Pas seulement dans les villes touristiques

La clientèle n’est pas uniquement touristique : dans certaines villes, de nombreux travailleurs ont recours à la location de courte durée, assurant un remplissage moyen mais quasi continu.

La comparaison de la station littorale de tourisme d’Agde (Hérault) et de la ville moyenne de Troyes (Aube) est éclairante de ce point de vue. Dans ces deux villes, le chiffre d’affaires de la location saisonnière a augmenté respectivement de 10 % et de 8 % sur la dernière année.

Illustration - taux d'occupation
taux d'occupation

Agde, Sources : Airdna

Illustration - taux d'occupation mensuel France
taux d'occupation mensuel France

Troyes, Sources : Airdna

À Agde, très attractive durant les mois d’été, la saisonnalité est très marquée, avec une moyenne de remplissage de 54 % sur l’année et un prix moyen de nuitée à 125 €. À Troyes, nettement moins touristique, la fréquentation est plus faible mais aussi plus régulière, avec une moyenne annuelle à 47 % et un prix moyen de nuitée à 80 €.

Pourtant, si l’on tient compte du coût d’investissement, nous montrons que la location « touristique » est aujourd’hui nettement plus rentable à Troyes qu’à Adge. 

Une régulation bienvenue

La location de type Airbnb, extrêmement rentable pour l'investisseur, détourne des volumes croissants de logements du parc locatif privé classique, mettant le marché sous tension et perturbant l’accès au logement des habitants à l’année, notamment dans les zones touristiques.

Rappelons que, en réponse à ce phénomène, la loi Le Meur du 19 novembre 2024 est venue renforcer les pouvoirs des maires afin de mieux encadrer les locations touristiques, en permettant notamment :

  • La mise en place de quotas de meublés de tourisme
  • La délimitation de zones réservées à l’habitat permanent dans le PLU
  • La limitation à 90 jours par an, dés 2025, de la location des résidences principales à des fin touristiques.

Une obligation d’enregistrement en mairie sera obligatoire au plus tard le 20 mai 2026. Les maires pourront désormais exiger des justificatifs, tels que le DPE, ou le respect des normes de sécurité et auront la possibilité de contrôler les locations et de suspendre les locations non conformes.


©pexels - timur-weber

-11%

C'est le recul de l'activité en immobilier neuf au 1er semestre 2025. Cela marque un ralentissement continu du marché national, avec moins de 26.000 logements vendus aux particuliers.

Issu du FIL Résidentiel

 

5.000

C'est le nombre de réservations effectuées par les investisseurs au S1 2025. Ce segment a connu une chute drastique, représentant la moitié du volume vs S1 2024, soulignant un retrait massif.

Issu du FIL Résidentiel

 

82.000

C'est le nombre estimé de logements disponibles à la vente au 1er juillet 2025. Malgré la baisse des nouvelles mises en vente, le stock reste stable, indiquant une faible rotation du marché.

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/ Regard
juil 2025

De l’emplacement à l’équation économique du projet

Les prix immobiliers fluctuent fortement dans l’espace, reflétant l’attractivité plus ou moins forte de certaines localisations. Dans un contexte de transformation en profondeur de l’économie foncière et immobilière, l’emplacement n’épuise toutefois pas le sujet des équilibres d’opération et d’autres paramètres doivent faire l’objet d’une attention accrue.

Anais Cloteau

4.300

C'est le nombre moyen de réservations mensuelles en 2025. Le marché du logement neuf est entré dans une phase de "grande glaciation", avec des volumes de transactions très faibles.

Issu du FIL Résidentiel

+8%

C'est la progression des réservations d'occupants depuis le 01/01/25. Ce segment est le principal moteur du marché, représentant plus de 4 réservations sur 5, en partie grâce aux nouvelles règles du PTZ.

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4.500

C'est le nombre de logements étudiants autorisés au 1er trimestre 2025, soit plus du double des 2.000 logements seniors (non médicalisés) autorisés.

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-21%

La construction de maisons individuelles poursuit sa chute vertigineuse en ce début d'année 2025, avec une baisse significative des mises en chantier de -21% (seulement 67.100 logements sur les douze derniers mois). Les autorisations suivent la même tendance avec un recul de -11% (75.800 unités sur la même période), confirmant les difficultés persistantes du secteur, en attendant les possibles effets du PTZ applicable depuis quelques semaines.

Issu du FIL Résidentiel

 

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/ Tendance
juin 2025

Transformer les bureaux en logements ? oui, mais familiaux !

Axel Lecomte, DGA de Nanterre, chargé de la stratégie urbaine et de l’habitat

À Nanterre, comme ailleurs, la vacance des locaux tertiaires permet d’envisager leur changement d’usage. Mais le modèle économique de la transformation conduit presque toujours à des projets de résidences gérées, et rencontre une limite : la saturation. Nous en parlons avec Axel Lecomte, directeur général adjoint de la Ville de Nanterre chargé de la stratégie urbaine et de l’habitat. 

Équipe ADEQUATION

-5%

À fin avril 2025, les autorisations de nouveaux logements continuent de reculer, enregistrant une baisse de 5% sur les douze derniers mois, avec moins de 342 000 logements autorisés en France. La construction neuve reste dans l'ornière.

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