Métropole du Grand Paris. Quand trop de projets se ressemblent

Une constante se dégage parmi l’ensemble des projets présentés lors de la première édition de « Inventons la Métropole du Grand Paris » (IMGP1) : l’impression qu’aucune programmation ne guide ces projets.

Juridiquement, il est en effet impossible, en dehors des marchés publics, de définir précisément les programmes soumis aux candidats.

On pourrait alors imaginer des raisons plus pragmatiques : l’intention de laisser libre cours à la créativité des projets en ne leur imposant pas les contraintes d’un programme. Mais dans l’hypothèse où l’absence de cadre programmatique stimulerait l’inventivité, pourquoi autant de projets se ressemblent-ils ?

Pourquoi retrouve-t-on systématiquement les mêmes manies du moment, entre les espaces de co-working et les fermes urbaines ?

Ne risque-t-on pas, in fine, de produire un espace urbain uniformisé et daté ?

Simon Goudiard

Publié le 06/07/2018

 

Une constante se dégage parmi l’ensemble des projets présentés lors de la première édition de « Inventons la Métropole du Grand Paris » (IMGP1) :l’impression qu’aucune programmation ne guide ces projets.

Juridiquement, il est en effet impossible, en dehors des marchés publics, de définir précisément les programmes soumis aux candidats.

On pourrait alors imaginer des raisons plus pragmatiques : l’intention de laisser libre cours à la créativité des projets en ne leur imposant pas les contraintes d’un programme. Mais dans l’hypothèse où l’absence de cadre programmatique stimulerait l’inventivité, pourquoi autant de projets se ressemblent-ils ?

Pourquoi retrouve-t-on systématiquement les mêmes manies du moment, entre les espaces de co-working et les fermes urbaines ?

Ne risque-t-on pas, in fine, de produire un espace urbain uniformisé et daté ?

 

Programmer n’est pas un vilain mot.

C’est au contraire une mission essentielle de l’aménagement de nos territoires.

Et c’est un acte profondément fondateur et créateur : il ne s’agit pas simplement d’imaginer un avenir, mais de l’anticiper et de le conduire.
Intégrer les réalités sociale, économique et urbaine existantes pour assurer un développement durable et équilibré de l’espace métropolitain.

 

Programmer c’est avoir un temps d’avance.

Peut-on admettre que la participation d’exploitants à des groupements candidats est un gage de pérennité ? Que seront-ils dans cinq ou quinze ans ?

La temporalité est une donnée essentielle de tout programme. C’est aux élus qu’il appartient de poser le terme, de tracer la voie. Aux investisseurs de prendre leurs risques et de saisir les opportunités. Et aux programmistes de leur fournir les moyens de l’anticipation.

Nous pensons la programmation comme un moteur et un préalable à la créativité : analyser et comprendre les besoins, diagnostiquer les facteurs de tendances, imaginer de nouveaux systèmes de montage d’opérations, gérer le facteur temps, avec ce qu’il compte d’ouverture aux opportunités…

Nous ne l’imaginons ainsi que dans le partenariat avec l’ensemble des parties prenantes.


Retrouvez l’article original de Simon Goudiard, directeur de l’agence parisienne d’ADEQUATION, sur le site de notre partenaire Business Immo.

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